Niglo
16/03/2005, 15h23
Ultimate Spider-Man n°32
Carnage (2)
Marvel France, mars 2005
http://www.thefourthrail.com/images/reviews/061404/ultimatespiderman61.jpg
Carnage, part 2 & 3, in Ultimate Spider-Man #61-62, août-septembre 2004.
Par Brian Michael Bendis, Mark Bagley, Scott Hanna & John Dell.
Tiens, ça n’a pas encore été critiqué ici, bien que j’aie aperçu ailleurs quelques posts y faisant référence, pas franchement de manière positive, donc je me lance.
A la base, ce numéro raconte les origines de Carnage. Personnage dont à priori on peut se demander ce qu’il vient foutre dans l’univers Ultimate, et dont on peut craindre à juste titre l’arrivée ici. Or, de ce point de vue, Bendis s’en sort à mon avis très bien. Exit l’engeance de symbiote, ce Carnage-ci est une sorte de clone dégénéré de Peter Parker, une expérience ayant mal tourné basée sur l’ADN de Spider-Man. C’est-à-dire qu’en plus de remettre Carnage au goût du jour, Bendis pousse le vice jusqu’à réintroduire le concept de clone de Spider-Man, synonyme pour nombre de lecteurs (dont moi) de la pire période du personnage. Et ça fonctionne étonnamment bien. Bendis se marre bien d’ailleurs à jongler avec des idées aussi casse-gueule, et s’amuse même à nommer l’un des personnages Ben Reilly.
La création de Carnage fonctionne d’autant mieux qu’elle est l’œuvre de Curt Conners. Qui dans l’univers Ultimate est en passe de devenir le stéréotype du scientifique plein de bonnes intentions mais dont les créations lui échappent systématiquement et se révèlent catastrophiques.
Donc, bref, Brian Michael Bendis me semble se dépatouiller miraculeusement bien de cette idée ô combien épineuse. Il nous donne même quelques jolies scènes d’horreur, avec Carnage tapi dans l’ombre et s’attaquant à d’innocents passants pour se développer (le personnage est ici une sorte de vampire, se nourrissant de ses victimes et n’en laissant que des momies desséchées).
L’autre gros morceau de ce numéro, c’est évidemment la mort de Gwen Stacy. Encore plus casse-gueule, et semble-t-il sujet de colère de pas mal de lecteurs. Pourtant…
Après les derniers numéros d’Avengers et son dernier run sur Ultimate X-Men, j’avais fini par croire que Bendis ne savait pas tuer ses personnages. A l’inverse, ici ça me paraît fonctionner extrêmement bien. D’abord parce que la scène de mise à mort de Gwen est réussie. Assez longue (5 pages), violente (comme les autres victimes de Carnage, elle finit desséchée) et dramatique comme il faut (le visage de Peter se formant sur la tête de Carnage au moment de la mise à mort ; Carnage a hérité des souvenirs de son géniteur, idée scientifiquement totalement farfelue mais en matière de fiction passée dans les mœurs depuis belle lurette).
Donc voilà, exit Gwen Stacy. Bendis a choisi de refaire la même chose que dans l’univers Marvel traditionnel, tout en offrant une variation bienvenue. Exit le Bouffon Vert, c’est Peter Parker le coupable ici – dans une version passablement déformée, certes, mais l’idée est là. Le sentiment de culpabilité de Parker fut fort dans la série originale, ce sera intéressant de voir les conséquences sur lui suite à cette version de la mort de Gwen.
Cette mort vient-elle trop tôt dans la série ? Peut-être. C’est vrai que le personnage a d’une part pris de l’importance dans la série ces derniers mois, d’autre part acquis une dimension nouvelle en découvrant l’identité secrète de Peter. Bendis a-t-il exploité toutes les possibilités offertes par cette évolution ? Sans doute pas, mais la mort du personnage intervient à un moment où justement on ne s’y attend pas. Ca fonctionne ainsi d’autant mieux, y compris à travers la frustration que l’on peut ressentir à sa disparition.
De plus, cette mort est précédée par une très réussie scène entre Gwen et Mary Jane, dans laquelle toutes les deux font le point sur leurs rapports avec Peter. Gwen y met les choses au clair concernant sa relation avec Peter, se définissant plutôt comme une grande sœur pour lui. C’est très joliment fait (hormis cet ignoble nez de boxeur dont Mark Bagley affuble Gwen, mon Dieu, sur une ou deux cases on croirait voir Lino Ventura affublé d’une perruque blonde) et le personnage ne m’a jamais paru aussi attachant que sur ces deux pages. Sa mort quelques pages plus loin est donc d’autant plus frappante.
Un numéro choquant, donc, qu’on peut détester, mais qui en ce qui me concerne m’a très agréablement surpris (et pourtant je m’étais fait spoilé la mort de Gwen). De mon point de vue un des meilleurs moments de la série.
Et tiens, avec tout ça je n'ai même pas parlé de l'apparition du Punisher, de la grippe dont souffre Peter (un grand classique de la série d'origine), de... Ben tant pis.
Carnage (2)
Marvel France, mars 2005
http://www.thefourthrail.com/images/reviews/061404/ultimatespiderman61.jpg
Carnage, part 2 & 3, in Ultimate Spider-Man #61-62, août-septembre 2004.
Par Brian Michael Bendis, Mark Bagley, Scott Hanna & John Dell.
Tiens, ça n’a pas encore été critiqué ici, bien que j’aie aperçu ailleurs quelques posts y faisant référence, pas franchement de manière positive, donc je me lance.
A la base, ce numéro raconte les origines de Carnage. Personnage dont à priori on peut se demander ce qu’il vient foutre dans l’univers Ultimate, et dont on peut craindre à juste titre l’arrivée ici. Or, de ce point de vue, Bendis s’en sort à mon avis très bien. Exit l’engeance de symbiote, ce Carnage-ci est une sorte de clone dégénéré de Peter Parker, une expérience ayant mal tourné basée sur l’ADN de Spider-Man. C’est-à-dire qu’en plus de remettre Carnage au goût du jour, Bendis pousse le vice jusqu’à réintroduire le concept de clone de Spider-Man, synonyme pour nombre de lecteurs (dont moi) de la pire période du personnage. Et ça fonctionne étonnamment bien. Bendis se marre bien d’ailleurs à jongler avec des idées aussi casse-gueule, et s’amuse même à nommer l’un des personnages Ben Reilly.
La création de Carnage fonctionne d’autant mieux qu’elle est l’œuvre de Curt Conners. Qui dans l’univers Ultimate est en passe de devenir le stéréotype du scientifique plein de bonnes intentions mais dont les créations lui échappent systématiquement et se révèlent catastrophiques.
Donc, bref, Brian Michael Bendis me semble se dépatouiller miraculeusement bien de cette idée ô combien épineuse. Il nous donne même quelques jolies scènes d’horreur, avec Carnage tapi dans l’ombre et s’attaquant à d’innocents passants pour se développer (le personnage est ici une sorte de vampire, se nourrissant de ses victimes et n’en laissant que des momies desséchées).
L’autre gros morceau de ce numéro, c’est évidemment la mort de Gwen Stacy. Encore plus casse-gueule, et semble-t-il sujet de colère de pas mal de lecteurs. Pourtant…
Après les derniers numéros d’Avengers et son dernier run sur Ultimate X-Men, j’avais fini par croire que Bendis ne savait pas tuer ses personnages. A l’inverse, ici ça me paraît fonctionner extrêmement bien. D’abord parce que la scène de mise à mort de Gwen est réussie. Assez longue (5 pages), violente (comme les autres victimes de Carnage, elle finit desséchée) et dramatique comme il faut (le visage de Peter se formant sur la tête de Carnage au moment de la mise à mort ; Carnage a hérité des souvenirs de son géniteur, idée scientifiquement totalement farfelue mais en matière de fiction passée dans les mœurs depuis belle lurette).
Donc voilà, exit Gwen Stacy. Bendis a choisi de refaire la même chose que dans l’univers Marvel traditionnel, tout en offrant une variation bienvenue. Exit le Bouffon Vert, c’est Peter Parker le coupable ici – dans une version passablement déformée, certes, mais l’idée est là. Le sentiment de culpabilité de Parker fut fort dans la série originale, ce sera intéressant de voir les conséquences sur lui suite à cette version de la mort de Gwen.
Cette mort vient-elle trop tôt dans la série ? Peut-être. C’est vrai que le personnage a d’une part pris de l’importance dans la série ces derniers mois, d’autre part acquis une dimension nouvelle en découvrant l’identité secrète de Peter. Bendis a-t-il exploité toutes les possibilités offertes par cette évolution ? Sans doute pas, mais la mort du personnage intervient à un moment où justement on ne s’y attend pas. Ca fonctionne ainsi d’autant mieux, y compris à travers la frustration que l’on peut ressentir à sa disparition.
De plus, cette mort est précédée par une très réussie scène entre Gwen et Mary Jane, dans laquelle toutes les deux font le point sur leurs rapports avec Peter. Gwen y met les choses au clair concernant sa relation avec Peter, se définissant plutôt comme une grande sœur pour lui. C’est très joliment fait (hormis cet ignoble nez de boxeur dont Mark Bagley affuble Gwen, mon Dieu, sur une ou deux cases on croirait voir Lino Ventura affublé d’une perruque blonde) et le personnage ne m’a jamais paru aussi attachant que sur ces deux pages. Sa mort quelques pages plus loin est donc d’autant plus frappante.
Un numéro choquant, donc, qu’on peut détester, mais qui en ce qui me concerne m’a très agréablement surpris (et pourtant je m’étais fait spoilé la mort de Gwen). De mon point de vue un des meilleurs moments de la série.
Et tiens, avec tout ça je n'ai même pas parlé de l'apparition du Punisher, de la grippe dont souffre Peter (un grand classique de la série d'origine), de... Ben tant pis.